Un éclairage pour sortir du flou, éviter les pièges, et pouvoir choisir des réactions mieux adaptées.
La question de la motivation des enfants pour l’école fait couler beaucoup d’encre et inquiète de nombreux parents. A la fois beaucoup d’information circule sur ce sujet et en même temps, dans ma pratique et mes contacts, j’observe un flou dans la tête de nombreux parents, un mélange de certitudes et de questionnements, qui font écran aux solutions adaptées.
Or quand on est parent, on a envie de faire « les bons choix » pour ses enfants. On veut prendre « les bonnes décisions » pour les accompagner au mieux dans leur réussite. Et dans toute situation qu’est ce qui influence nos choix ? En particulier, c’est la vision que nous avons de cette situation, ce que nous en comprenons, n’est ce pas ?
Alors comment adopter les bonnes réactions face à la question de la motivation si nous en avons une compréhension flou ou subjective ? Il y a là un enjeu en tant que parent pour son enfant. Les éléments qui suivent visent précisément à dissiper ce flou et à apporter des repères réels. Car oui bonne nouvelle, la question de la motivation a été étudiée par les chercheurs en fonctionnement humain et c’est un sujet plutôt bien connu et maîtrisé. Voici en 1ère approche ce qui peut vous être utile de savoir sur la motivation pour mieux comprendre ce qui se passe pour votre enfant.
La motivation est une caractéristique naturelle du fonctionnement humain. Tout le monde a la capacité d’être motivé. Et en même temps cela ne se décrète pas ! Etre motivé c’est une conséquence, un résultat. C’est le cas en particulier pour la motivation scolaire.
Attention, quand un enfant est démotivé, on peut croire qu'il est de mauvaise volonté, qu'il en fait qu'à sa tête. En réalité, un manque ou une absence de motivation vis-à-vis de l’école signifie d'abord qu’un ou plusieurs obstacles freine(nt) ou empêche(nt) chez l’enfant ou l’adolescent ce mécanisme naturel de la motivation. Il est important de savoir que lorsqu’il y a obstacle à la motivation chez l’individu, et en l’occurrence chez l’enfant ou l’ado, il y a stress négatif.
Pour simplifier, on peut résumer ces obstacles ou stress négatifs qui peuvent altérer la motivation scolaire en différentes catégories. Je vous présente ici un résumé des 3 principaux obstacles d’après Brigitte Prot, experte en motivation scolaire. Vous pouvez aussi visionner la video :
http://www.youtube.com/watch?v=5vif1npMr7s
Voici 3 obstacles majeurs à la motivation scolaire :
* Quand l’enfant a l’impression qu’il ne pourra jamais satisfaire les attentes de ses parents, ce qui altère sa confiance en lui et son estime de lui-même
* Quand l’enfant a l’esprit encombré d’informations ou de préoccupations qui le mette en position d’adulte miniature, ce qui ne laisse pas assez ou pas de place pour les apprentissages
* Quand l’enfant ressent trop de solitude, quand lorsqu’il rentre de l’école il se sent trop seul pour se mettre à son travail
Il est possible d’éviter ou de limiter ces obstacles en adoptant certaines manières d’être et de faire avec vos enfants et qui créent ainsi plus de place pour sa motivation.
* Ecouter son enfant en accordant de la valeur et du sens à ce qu’il dit et en prenant de la distance avec ses propres interprétations d’adulte
Attention au piège de prendre au 1er degré certaines réactions désagréables chez l’enfant comme « de toute façon, je m’en fiche ! » car bien souvent c’est surtout une manière pour lui de se protéger de son stress.
Attention aussi aux « phrases écrans » comme les appelle Brigitte Prot telles que « je n’y arrive pas en maths parce que le prof ne m’aime pas » ou « de toute façon, je ne comprends rien en histoire ». Pourquoi « phrases écran » ? Parce que chez un parent ou un adulte ces phrases sont comme des déclencheurs d’interprétations ! Or les mots des enfants ou des ados signifient quelque chose de quelquefois différent par rapport à ce que nous avons en tête en tant qu’adulte.
* Accompagner son enfant en respectant 3 critères essentiels
Prendre au sérieux ses difficultés.
Lui accorder des signes de reconnaissance c’est-à-dire lui apporter des feedback positifs face aux efforts qu’il réalise et/ou face à ses progrès si modestes soient-ils.
Définir un cadre de travail précis pour le responsabiliser face à son travail scolaire : notamment en posant des règles du jeu et aussi par exemple en faisant 1 planning pour la semaine et pour le week end avec des plages horaires dédiées aux loisirs et dédiées au travail personnel.